Nom de la thématique

Carte intéractive

La cité en l'an 300

La cité en l'an 300

Nécropoles

À Javols-Anderitum, comme partout dans le monde romain, le monde des morts se situe aux limites de la ville, en bordure des axes de communication. Ici, deux nécropoles ont été découvertes : à l’Est et l’Ouest de la ville, le long de la voie d’accès reliant Toulouse à Lyon et marquant la limite de la ville. Les sondages réalisés dans ses espaces funéraires ont révélé des ensembles d’inhumation et de crémation. Les fouilles ont livré quatre fosses et des urnes à incinération. Du mobilier (objets de la vie courante et dépôts alimentaires) était déposé dans les fosses, accompagnant ainsi le défunt dans le monde des morts. A l’époque romaine, l’incinération est la pratique la plus répandue jusqu’à la première moitié du IIIe siècle.

La voie romaine

Anderitum se situe à un carrefour de plusieurs routes - La ville est une étape importante sur la voie reliant la capitale des trois Gaule Lugdunum (Lyon) à Burdigala (bordeaux) ou Tolosa (Toulouse), axes majeurs du sud de la gaule romaine. Un second axe majeur reliait Anderitum à Augustonemetum (Clermont-Ferrand), traversant la ville du nord et sud. À Anderitum, la route se divisait en deux parcours pour accéder à la ville. - un chemin carrossable pour les chariots, au nord. - un chemin piétonnier ou cavalier, en pente plus raide pour un accès rapide à l’ouest. Comme aujourd’hui, les routes romaines formaient un réseau dense qui reliait la capitale aux différentes parties de son territoire et aux chefs-lieux des cités voisines. L’itinéraire reliant Lyon au sud du massif central est reporté sur la Table de Peutinger (copie médiévale d’une carte routière romaine).

La cuisine

À l’intérieur d’une domus, à été découvert une cuisine. Sa superficie relativement grande et la présence de deux fours sont la marque d'une habitation importante. Les vestiges mis au jour permettent de restituer une domus de 600 m² environ, composée d'une cour centrale, autour de laquelle s'organisent plusieurs pièces de vie. Cette maison de ville est caractéristique de la construction urbaine à Javols - murs en granit, charpente en bois, toiture en tuile rouge ; plusieurs sols successifs en terre battue, de béton et décorés de mosaïques. Il est vraisemblable que cette domus comme la plupart des habitations domestiques d'Anderitum, est était habitée ponctuellement. En effet, les habitants les plus riches résident essentiellement à la campagne dans leur domaine rural, une villa, ou sont exploitées les ressources et matières premières destinées au développement et à l'activité de la cité.

Forum

Le forum constitue le cœur du centre civique, construit selon le modèle romain. C’est une place orientée N-S, rectangulaire de 3500 m2. Il est considéré comme le plus petit forum de la gaule connu à se jour. Anderitum étant le chef-lieu de la cité des Gabale, la ville réunit les fonctions politiques, religieuses, commerciales et économiques qui sont matérialisées dans les constructions monumentales organisées autour du forum Les monuments caractéristiques d’une ville antique vont s’organiser autour de cette place publique. Au IIe siècle, le forum est dominé par la basilique (tribunal lieu de réunion) au nord tandis que la place est fermée au sud par une façade monumentale. Les boutiques sont disposées sur les deux longs côtés, composées d’une à deux pièces. Repéré en photo aérienne 1976, il va être fouillé en 2010. Deux phases de construction sont mises en évidence. Le soin apporté aux monuments sont visibles par les colonnes en granit, placages muraux de marbre, le soin de l’appareillages régulier et lissé.

Carrefour Peyre

Le centre urbain d’Anderitum se matérialise par un réseau de rues principales, cardo (axe nord-sud) et décumanus, axe est ouest. Les rues non dallées, sont en terre, empirées par endroits. Elles sont bordées de maisons alignées, caractérisée par une avancée couverte appelée portique, reposant sur des colonnes ou des piliers de bois posés sur des dés de pierre. Cette galerie laisse supposer la présence de boutique sur rue. Au croisement des axes principaux se trouve une domus. Demeure luxueuse, elle a pu servir de lieu d’habitat et d’artisanat. A l’angle du bat se trouve une fontaine publique. Celle si est reliée par une canalisation en granit à un bassin central de la domus, l’impluvium. Grâces aux fouilles, un réseau de voies internes, ruelles plus étroites à caractère privé, desservent les habitations ou les quartiers. Sylvain Sucellus, une statue en ronde bosse de 1.76, fut trouvée à proximité de la domus. Dieu de la forêt et des artisans du bois, elle daterait du IIe s.

Le passage à gué - aménagements de berge

Le Triboulin est la rivière qui traverse la ville antique. La nécessité d’installer la capitale selon le modèle romain a conduit à assainir la partie basse du vallon et a canaliser la rivière à l’est afin de dégager de l’espace pour l’urbanisme. Les recherches archéo ont permis de visualiser un aménagement de berges colossal, avec une maçonnerie de gros blocs. Des ouvrages permettaient sans doute de franchir le cours d'eau à plusieurs endroits mais leur situation exacte n'est pas attestée par des vestiges, sous la forme de gué ou pont. En gaulois, le gué se prononce ritum, ce qui a donné le nom de la ville.

Les thermes à Anderitum

Contre l’aménagement de berge, sur la rive gauche les thermes de l’est, deux ensembles publics ont été découverts à Anderitum, de part et d’autre du forum. Des thermes de l’ouest, fouillées au XIXe siècle, est encore visible un bassin en abside. Activité incontournable de la vie quotidienne et de la culture romaine, la pratique thermale est héritée d’une tradition ancienne déjà présente dans la Grèce antique : elle assure l’hygiène de la population urbaine et a également une fonction sociale, tous les habitants de la ville s’y croisant.

Le théâtre

Plusieurs indices permettent d’envisager la présence d’un édifice de spectacle à cet endroit. Un mur épais extérieur, en hémicycle, s’appuyant sur le relief, permet de restituer un diamètre de 57m. Au sud, le bâtiment est flanqué de pilastres et longé par une galerie de circulation. Un mur de scène fermait l’hémicycle. Les gradins, quant à eux, sans doute en bois, s’appuyaient sur la pente naturelle de la colline. Construit sans doute à la fin du 1er siècle, ce monument public est abandonné à la fin du IIIe siècle. Les vestiges mis au jour laissent penser que le bâtiment avait une double fonction : de théâtre pour les représentations et d’amphithéâtre pour les jeux.